Episode 27 - "Celle qui noyait son chagrin"
Encore un long week-end férié... Jamais je n'aurais cru pouvoir me plaindre de cela du temps où je travaillais ! A la bonne époque, comme tout salarié qui se tue à la tâche, j'attendais avec impatience le mois de mai pour ses ponts ensoleillés synonymes de détente et de destinations "exotiques" à découvrir entre potes.
Effet de répétition oblige, le week-end de Pentecôte a été particulièrement difficile. Comme vous le savez, samedi c'était LA fameuse soirée organisée pour les 30 ans de Niels et accessoirement la Féria de Nîmes où nous adorons nous rendre. Tandis que mes amis étaient tous réunis pour célébrer comme il se doit cette entrée dans la trentaine, j'étais une fois de plus, comme tous les soirs depuis 10 mois , seule chez moi devant la télé. J'ai même décliné l'invitation à un mariage au profit de ce programme si réjouissant. Et plutôt que de flaner dans les rues de Nîmes le lendemain avec ma joyeuse bande, j'ai solitairement pris mon vélo pour me changer les idées, sauf qu'à 3 km de chez moi, l'une des pédales s'est fait la malle !! Mais c'est quoi cette camelote ?? Comment voulez-vous faire du sport et en profiter pour mettre un peu le nez dehors avec un pareil matériel ? Lundi, malheureusement, la salle de sport est encore fermée et je commence à ressentir le manque de sport sur mon moral. Une journée de plus à ne rien faire malgré ce temps magnifique, à ne voir personne et à tourner en rond à attendre de pouvoir vivre une vie normale à nouveau.
Heureusement, la journée touche à sa fin. Mais sur les coups de 21h, lasse d'être encore et toujours installée devant la télé, je songe à ce que je serais en train de faire si je me sentais bien dans ma peau : peut-être à la plage à siroter un verre ou en ville à la terrasse d'un café mais évidemment entourée de ceux dont je ne cesse de vous parler et absolument pas seule enfermée chez moi par cette douce soirée de printemps. Un immense sentiment de désespoir et de vide m'envahit. Je ne sais pas pourquoi mais plutôt que de me réfugier dans la nourriture pour calmer cette angoisse, j'ai un peu honte d'avouer que je me suis servie plusieurs verres de Sheridan's, au point d'être légèrement pompette. Cela m'a donné le courage d'appeler un à un mes amis ce que je ne fais que rarement de peur de m'emmêler les pinceaux avec tous mes mensonges. Sauf qu'aucun n'a répondu.
Mais que m'arrive t-il ? En plus de mes problèmes de poids, suis-je en train de devenir alcoolique ?? Je n'avais jamais bu de ma vie un verre d'alcool seule chez moi ! Je trouve ça tellement pathétique et inquiétant. Jusqu'alors l'alcool n'était pour moi qu'un symbole de festivité et de partage, certainement pas un produit réconfortant à consommer seul chez soi loin du regard des autres, comme pouvait l'être la nourriture. Il est grand temps que mon régime porte ses fruits, que je retrouve un peu de confiance en moi, du travail et une vie sociale avant de finir complètement folle...