Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Retour à la vie
11 mars 2010

Episode 21 - "Celle qui n'était pas normale (Acte 2)"

L'enquête reprend pour découvrir les raisons qui font que je dois composer aujourd'hui avec mes troubles du comportements alimentaires. J'examine certains évènements de mon adolescence qui me donnent une fois de plus le sentiment de ne pas avoir vécu pleinement cette période importante de la vie. Mais finalement, qui peut se targuer d'avoir eu une adolescence normale : c'est un oxymore !

20080314_sherlock_holmes

A l'âge de onze ans, je pesais déjà 50 kilos pour 1m50 cligne_confus_3 Quelle humiliation que de devoir s'habiller au rayon adulte ou de porter les vieux jean's de ma mère qui lui étaient trop grands !
Après avoir été trop longtemps moquée et affublée de tous les plus habituels sobriquets en la matière, réalisant que mon physique (in)gras était un fardeau et un frein aux amourettes de mon âge, je me suis donc lancée dans mon tout 1er régime. J'ai commencé par des substituts de repas, tellement infects qu'au bout de 2 jours j'ai préféré me lancer dans une diète stricte. Et les résultats furent au rendez-vous : en 2 mois, 10 kilos en moins et des petits copains en plus !
Puis peu à peu les kilos sont réapparus et la solitude avec, jusqu'à mes 16 ans où je suis tombée amoureuse. Ne ressentant pas de la part de l'élu de mon coeur la réciproque, j'ai décidé de mettre toutes les chances de mon côté en perdant à nouveau du poids. Cela à tellement bien fonctionné que j'ai fini par maigrir plus que de raison, sans plus pouvoir m'arrêter.
A 18 ans, je ne pesais plus que 32 kilos... Mes proches m'ont contrainte, à 3 mois du Bac, à me faire hospitaliser pour reprendre des forces. La peur de briser la dynamique qui m'avait permise d'éliminer mes kilos en trop était plus forte que tout : même à l'hôpital je veillais à ne pas trop m'alimenter. Mais les médecins savent venir à bout des volontés les plus déterminées et rendre coopérative la plus récalcitrante des anorexiques. Ce fut donc "grâce" à la méthode invasive de la sonde naso-gastrique, leur arme ultime, que j'ai repris les derniers kilos qui me séparaient de la porte de sortie.

poly_25

Ce séjour de 3 mois loin de ma famille, de mes amis, de mes études et de mes habitudes reste, malgré les moments difficiles, une expérience bénéfique et positive car au cours de cette courte période, je me suis sentie "exister". Mon statut d'anorexique y prenait tout son sens : étrangement, il me permettait de me définir et de combler le vide que je ressentais en moi. Pourquoi ce vide intérieur disparaissait-il seulement à ce moment là ? Serait-ce dû au fait que je me sentais en sécurité, dans une bulle hors du temps, loin de la vraie vie ??

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Peut-être simplement parce que tu te sentais entendue et comprise...
Retour à la vie
Publicité
Retour à la vie
Publicité