Episode 18 - "Celle qui jubilait"

Depuis que je sais que la fin de mon calvaire est proche, il m'est d'autant plus difficile de me lever le matin que l'échéance se rapproche. Chaque jour qui s'achève est un pas supplémentaire vers la délivrance. Il ne me reste donc plus que :

4 JOURS ET DEMI à supporter !!!

Même si je reconnais que mes conditions de "détention" se sont considérablement améliorées depuis que mes "bourreaux" savent que je suis absolument disposée à quitter ma cellule et à retrouver ma liberté : ils sont particulièrement aimables avec moi. Fini les insultes, les hurlements, les humiliations, les heures sup', l'absence de considération et de respect et vive les remerciements, la politesse,  le ton courtois et amical... J'ai même droit à des explications claires, posées et pédagogiques sur les dossiers (2 ans trop tard mais bon c'est déjà ça...), je suis traîtée avec le même respect dû à n'importe quelle personne. Cela faisait tellement longtemps que cela ne m'étais pas arrivé que je vérifie toujours deux fois que c'est bien à moi qu'ils s'adressent. Pourquoi n'ont-ils pas agit ainsi dès le début? Les choses se seraient certainement passées différemment et j'aurai une véritable expérience entre les mains.

Autre caractéristique qui ne changera jamais dans cette entreprise au fonctionnement archaïque : son organisation catastrophique. Et l'une des plus brillantes preuves de cette absence totale de capacité à gérer le personnel est la façon dont ils ont anticipé mon départ. Comme vous le savez, le 1er février, ils m'ont proposés de rompre mon contrat de travail. J'ai immédiatement accepté l'opportunité qu'ils m'offraient. Mais ce n'est que 16 jours plus tard qu'ils m'ont enfin remis la fameuse convention à ratifier (et encore parce que je leur ai réclamée!). Puis ils sont partis en congés une semaine et n'ont récupéré mon accord définitif qu'aujourd'hui, sachant que j'ai tout de même du réclamer 2 fois le décompte de mon solde de congés. Mais tout ne sera définitif que lorsqu'ils l'auront également signée et que le délai de rétractation de 15 jours sera écoulé.

Et pendant cette procédure, tout bon chef d'entreprise digne de se nom aurait prospecté bien en amont afin de ne pas se retrouver le bec dans l'eau le moment venu. Et bien pas eux !! Tellement certains d'être exceptionnels et de trouver rapidement plétort de candidats plus "compétents" mais tout aussi aussi dociles que moi, ils ont fait passé 3 entretiens d'embauche seulement la semaine dernière Et la seule personne qui ait accepté le poste ne pouvant pas commencer avant un mois, ma boss a du se résigner à me demander, sous couvert de bonté et de grandeur d'âme, si je voulais bien travailler jusqu'à la fin de mon contrat effectif (c'est-à-dire le 30 avril) et qu'ils me paieraient bien évidemment mes congés, plutôt que de tout solder avant de quitter définitivement la société.
Cela a vraiment dû leur coûter énormément que d'avoir à se rabaisser pour quémander que la "merde" que je suis à leurs yeux leur fasse cette faveur alors qu'ils me jettent après m'avoir pressé comme un citron jusqu'à la dernière goutte. Ils pensaient sans doute que je serai assez bête pour accepter sans broncher alors ils ont tenté.
Mais c'est donc avec un plaisir mal dissimulé et parfumé d'arômes de vengeance que j'ai répondu que j'avais pris d'autres dispositions...mais que j'y réfléchirais (tu parles, c'est tout vu et sans aucun regret!!). A mon tour de les faire mariner pour finalement leur rendre la monnaie de leur pièce.

Même s'ils me proposaient une prime exceptionnelle pour me convaincre, JAMAIS je n'accepterais de faire quoi que ce soit pour leur rendre service. S'ils ont la mémoire courte, de mon côté, je n'oublierai jamais ces 2 années de souffrances qui m'ont totalement détruites.

C'est ma revanche et elle n'a pas de prix !

Comments

[Aurélie]

Et tu as bien raison!!! C'est bon ces retournements de situation...
Tu fais des petits batons sur les murs de ta cellule? ;)

[eva]

Oui, je te donne entièrement raison. Moi-même ait eu une expérience professionnelle de ce type (durant 4 ans). Mon supérieur m'a dit en juin, que je terminais début juillet puis m'a rappelé deux jours avant la rentrée scolaire, un soir, à 21 h. Il était sûr que la pauvre chose que j'étais sensé être aller accourir. Mon refus téléphonique a provoqué un grand blanc dans la conversation. Je le sentais bouillir de rage. C'était il y a quatre ans, et je n'ai jamais regretté ! Bientôt, la LIBERTE